éden (avant travaux)
on est descendus à ré entre célibataires. selon a., “quinquagénaires” ne serait pas plus impropre. dans la pratique, c’est la même chose.
morceaux choisis de la descente en voiture :
- parlant de l. : c’est pas un fruit sec mais c’est une planche pourrie. verbatim : “les leçons de la vie sont plus cruelles que celles des parents”
- un recruteur juge : comment tu travailles, si tu distingues l’essentiel de l’accessoire, ton niveau de discussion
- les américains sont les champions de l’efficacité, qui n’est que du bon sens, qui n’est que faire simple et réplicable.
- les traumas deviennent moteur (ex: lui quand ses parents ont déménagé, moi ma dent, pour supporter la douleur, et londres)
- l’histoire du fermier et son cheval : on sait jamais, un coup dur peut amener une bénédiction
- son défaut : ne fait pas, comme moi, de retour d’expérience. attention ça peut paralyser
- l’amour des autres c’est son r.o.i. (quel roi)
- les peurs de a., c’est pas pour toi, c’est pour sa psy
- vrai : j’ai eu que centrale (putain si j’avais eu x)…
- les médocs résolvent rien
- c., pas de psy démolie par la maladie de m.
- les portes “suicide” de la 4cv
on va au leclerc : j’achète des “vraies” lunettes de soleil. il y a un nouveau uno, all wild.
on va au ciné voir le tableau volé : il me parle d’organisation “organique” : comme une forêt, chacun son rôle, chacun son périmètre. le film évoque le musée de la voiture de collection à mulhouse, je connaissais pas. un tocard nous fout la lumière dans la gueule, “c’est la police” je blague. à voix haute, des vieux se suivent le film.
le temps est au déluge tout le temps. on fait une messe. je ne me rappelle de rien, sauf lui me ressassant son amour pour les mobiles marins, qu’il contemplait petit quand il “s’ennuyait”.
on a fait andouillettes mogettes dès qu’on a débarqué. on empeste le feu de bois. on laisse le feu dans l’âtre quand on va se coucher, je mets que des t-shirts avec toujours le même sweat, je me suis pas lavé pendant quatre jours.
on est bien.
sur le groupe des amis, il a lancé un “kikéla”. mais les amis l’ont ignoré, sciemment… débusqués, ils finiront penauds par passer une tête. la solitude, un mécompte sur la fraternité, comme un vague indice de rejet, ça faisait un peu de peine.
il me raconte : les beignets de quand il était petit, à la flotte, quand il avait “bien nagé”. les meilleurs. il s’en souvient. maintenant c’est un petit triangle d’herbe avec une statue. la maison à côté du richelieu qui a pas bougée : toujours des coquillages aux piliers de la porte d’entrée, toujours pas un coup de peinture, toujours vue sur mer. quand il s’amusait à remonter la digue sans tomber. je pleure beaucoup qu’il doive mourir.
à l’arrivée de c, la vie a repris son cours.
on a acheté trois chemises, on sort voir du boogie.
j’avais tout mis dans un sac. j’ai fait une machine mais mal : blanc et couleurs, pas grave. j’ai repassé mais mal : juste les bords, comme j’aime. le linge était pas tout à fait sec, le fer pas tout à fait propre. je m’en foutais, non, je savourais mon plaisir. je recommence à m’aimer à l’imparfait.
on fait une autre messe.
voici les signes qui accompagneront ceux qui deviendront croyants:
- en mon nom, ils chasseront les esprits mauvais
- ils parleront un langage nouveau
- ils prendront des serpents dans leurs mains (tricot rayé)
- s’ils boivent un poison mortel, il ne leur fera pas de mal
- ils imposeront les mains aux malades, et les malades s’en trouveront bien (quatre vérités)
il dort comme un saint le soleil revenu, et joue les tombeurs la nuit.
une bile noire me fait les tripes. heureusement, ça part à l’eau.
le paradis refait à neuf.