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à tutur

l’autre jour, j’étais dans le métro.

un gars est sur son téléphone, je regarde par-dessus son épaule.

il joue à tft en hyper roll. et avec une sortie bt titan et deux rivens deux en storyweaver, il push pas, slam trois guinsoo et clique sur prismatick ticket pour roll down xayah sans toucher.

autant dire qu’il a pas fait long feu.

et autant dire, je pense, que j’ai parlé en chinois (j’aurais pu dire grec ancien mais on sait jamais avec toi, t’as peut-être des notions) : comme avec les langages hermétiques des inconnus, il y a des jargons fournis comme des jungles tropicales.

c’est souvent ce que je ressens avec l’harmonie.

alors bon, comme tu m’as dit que tu t’y intéressais (avant même, si mes souvenirs sont bons, tu m’avais parlé de basse figurée), je vais te parler un peu de ce que j’ai compris.

et surtout de ce que j’ai pas compris.


barry harris. rien bité.

il dit : jouer l’accord i6, ou alors v6, quand tu devrais jouer i, pour pas jouer i7, mais attention en majeur, en mineur c’est iii6, “sixth on the fifth”, mais juste une dim c’est parfois bien aussi.

il dit : les dim sont parfois les “faux nez” d’accords de neuvième de dominante, pour peu qu’on trouve la fondamentale manquante, mais attention de pas aller sur un dim, et plutôt sur un temps faible, mais ça dépend.

tout ça est bien sûr évident si l’on comprend sa “gamme diminuée”, “si ré fa s’efface à sol dièse”, cqfd + trivial aurait dit le prof de maths.

bref, rien capté.

pourtant j’aimerais bien.

je vois que si je prends les notes en intervalles d’un ton et demi, j’ai (12 / 3 =) 4 notes qui font une échelle où tous les accords sont diminués : (do - ré# - fa# - la), je vois que si je vais de deux tons en deux tons (12 / 4), j’ai trois accords augmentés, je vois que si je combine les deux échelles, j’obtiens (do - mib - mi - fa# - sol# - la - do), une belle gamme bizarre, je vois que ça, ça, ça, ça, et ça, c’est joli, mais j’arrive pas à en faire un tout cohérent.


pas compris le backdoor non plus.

j’ai noté “faire un ii-v-i mais remplacer le v par le demi-ton en dessous du i”.

“mais attention, garder que la tierce et la septième et mettre le reste à l’avenant”.

une sorte de dominante passagère du vi6 avec la sixte à la basse qui fait une dim enharmoniquement…

ça m’avance pas plus que ça.


je suis avec assiduité de bonnes chaînes youtube, et notamment pianojazzconcept.

je me suis cassé la tête sur sa vidéo sur la sixte augmentée.

en gros, la soprane voulait chanter un demi-ton plus haut sur une demie-cadence phrygienne, et ça a créé un formidable outil de modulation harmonique sur la dominante du ton napolitain.

mais quand t’as pas fait le conservatoire…

je pensais que “v de v”, c’était “v-ii-v”, que “6 4” ça voulaire dire “vi sus4”, je confonds les intervalles et le chiffrage romain, et je suis toujours pas sûr de savoir trouver la sensible.

combien de fois je suis descendu au piano, persuadé de toucher au but, avant de m’apercevoir rageur que mes calculs étaient faux.


ceci dit, j’ai quand même chaluté des trucs.

j’ai compris les rôles, j’ai compris les couleurs.

j’ai compris les mots de bill evans : “méfie-toi de l’approximation, mieux vaut simple tant que c’est vrai”.

j’ai compris les 12 notes et j’ai compris les 7 modes. comme les mois et les jours. ça ferait un exercice marrant, les lundis de janvier, tu travaillerais le do lydien, les dimanches de décembre, tu broderais en fa locrien.

j’ai compris qu’on avait pas que ça à foutre. en gros, j’ai compris que j’étais pas mozart.

mozart a rien demandé à personne, y’a sa fameuse phrase là-dessus. bien sûr il y a eu haydn, il a d’abord intuitivement réinventé tous les concepts, avant de les sublimer. on est allé à vienne le long des folles traces de sa vie, comme un volcan de génie.

je veux juste prendre ma lyre, péniblement faire quelques chansons, faire un peu d’électro mais les quinze mille feuillets ce sera sans moi, je me contenterai de peu.

j’ai compris enfin les deux commandements :


j’ai donc joyeusement décidé de faire tout le contraire !

je vais écrire un traité d’harmonie qui va uniquement partir des accords.

ce post était est un moyen de sortir quelque part tout ce qui rentrait pas dedans.

et ce post était aussi un moyen de te dire qu’en testant mes théories, j’ai trouvé une petite chose toute douce et rigolote.

j’espère qu’elle lui plaira :

berceuse

vas-y doucement, ça rentre dans la tête.

il a fallu trouver un logiciel en ligne, donc les indications ne sont qu’indicatives (d’ailleurs, le sol sur le la mineur c’est une faute de clic). pour les paroles pareil, on s’est concerté avec la famille, on est pas mal sur le rendu intellectuel huit mois d’âge mental, mais tu mettras ce que tu veux.

et puis j’espère que ça va mon frère. hehe. je m’en fais pas. la vie est tout le temps triste. mais t’es bien génial comme pote, et puis t’as un soleil à la maison. tout finit toujours par s’arranger.

gros bisous à tous les trois,

pedr°7