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la ville

pourquoi la ville ? après tout c’est nul, ça pue, c’est cher.

réponse : l’anonymat.

écrasé dans la masse minérale des bâtiments, noyé dans les bruits et les mouvements, caché sous un parapluie…

l’anonymat rend triste, parfois ou souvent. mais il apporte (apportait) deux choses si précieuses qu’on voulait pourtant la ville :

la révolution

quand on est personne, on a bien envie d’être malgré tout.

c’est pas immédiatement possible car il y a un paradoxe (i have no mouth and i must scream) alors ça demande du temps, des efforts (ce qu’on appelle la “culture” qui est donc la proto-révolution), un coup de chance enfin, et quelque chose qui se propage aux masses.

mais sans abandonner son identité à la ville, l’homme ne peut commencer à en créer une nouvelle.

le sexe

le coup d’un soir. ou pas. en tout cas, pas de nom pas d’adresse. un prénom rien de plus. et toujours l’assurance de pouvoir replonger dans la foule, disparaître lorsque les questions fâcheuses arrivent comme l’orage.

personne qui vous connaît, vous surveille, vous cafte. déjeuner en terrasse avec sa maîtresse ou son amant? pourquoi pas. paris est si romantique. la ville des amoureux.

ceci étant dit

les réseaux ont un peu niqué tout ça.

la révolution : paris est mort. full thé vert. la culture c’est dupont-moretti au théâtre. et puis les touristes qui s’instagramment tout le temps. l’arc de triomphe est censé t’écraser dans ta part barbare intérieure, pas mettre en valeur ta gueule sur le selfie.

pour ça que les gilets jaunes venaient de province. en ville, restent guère plus que les blacks blocs. pas vraiment productif et assez low, mais bon y’a pas mieux. les racailles quoi : “la banlieue influence paname”…

quand au sexe… pas besoin de faire un dessin. ça tient encore malgré tinder parce que les gens ont les codes, mais ça s’érode chaque jour.

quelles villes il reste

pour moi les raisons ci-dessus c’est en gros pourquoi paris est pourri.

lille ça va j’aime bien. un peu hipster, tu te sens que anonyme que “dépassé” mais ça fait le café quand même.

bordeaux ça allait, c’était mélancolique. en fait faut voir la gueule de la culture qui émerge, du message sous-jacent quoi. l’insécurité n’est pas forcément un problème (j’en parlais avec un gars de nantes). c’est vraiment l’anonymologie qui compte.

musique de fin