journal
si on a le temps de tenir un journal, pourquoi ne pas l’employer à dormir sous la véranda ?
de nos jours
samedi 11 mai. la nuit, après que j’eus rangé mes livres, fut conflictuelle. l’alarme “bouilloire” ne me leva pas plus que les autres. je continuai la lecture de f.o.g. et de p.q… pas de la merde. je clavardai avec j. qui me révéla dark water.
le msi s’acheva sur le manque de sérieux habituel de l’europe. nous allâmes à la plage : je renouais avec l’atlantique. l’eau glacée, purifiante, heurta mes tympans.
je remis mon projet au lendemain et commençai un journal.
le lendemain, dans une rue secrète aux pierres charmantes, je cherchais, comme un capitaine de navire, un havre, sans le trouver. je pris quelques photos.
nous déjeunâmes d’un poulet dominical avant d’aller rejoindre l’océan.
l’appel fut atroce, à son habitude. quelques coups de soleil me brûlèrent la nuit.
dimanche. arrivés, nous nous moquâmes sans méchanceté des masses troublées. qu’ils méprissent la polysémie de “tôt”.
le soir, je retrouvai ma station, et la piste odorante de la vérité. s. argua que la méritocratie n’eut existé, fusse l’insuffisance de places.
lourdeur des rituels. aveuglement, où les mains qui tremblent saisissent plus sûrement.
mardi 14 mai. du piano des gares de nord et d’europe sortit l’âme de leurs villes respectives. amoureux à paris, vaporeux à lille. comme une complainte, un autre air d’a.
le deuxième acte fut grandiose.
vendredi 17. semaine de travail intense. plusieurs jours à plusieurs heures de concentration intense me donnèrent suffisamment d’avance. je fis donc un brin de ménage.
mercredi 29 mai. “combien de jours ont encore passé silencieusement ; nous sommes le 28 mai.”, écrivit kafka, en un jour inspirant. les aubes sont belles, et bien navrantes.
19 juin. il plut. sur les feuilles continuant leur vol, l’encre sécha.
20 juin. je pris des spaghettis bolognaises et un fromage blanc au miel. dans un verre, le miel en dessous, on crut que j’eus pris une bière.
nous blaguâmes de futures explosions.
23 septembre. j’aurais eu l’idée de faire un journal au passé simple. elle aurait eu chaque jour plus d’attrait, par là d’obsession ? où est-elle, puisqu’elle n’est dans ces pages ?
lendemain. “- dirais-tu que tu as de bonnes capacités de négociation ? je n’ai pas été augmenté depuis 3 ans, je peux pas te répondre oui”.
ce fut amusant de le renvoyer si fort. il en crampa, me sembla-t-il. j’estimai rapidement qu’à l’absence d’instinct de préservation devait correspondre un quotient intellectuel négatif.
j’aurais apparus petit, sombre et en miroir, certes, si je n’avais regardé ailleurs.
26 septembre. bifrons vint me révéler la raison de cet équilibre instable : un décalage horaire de moins neuf heures avec san francisco, plus neuf heures avec la calédonie, que je me tinsse dans un temps qui n’existait pas.
je ne me souvins plus si mon col était français ou italien.
27 septembre. le train eut du retard au début et à l’arrivée, pour des raisons différentes. lors d’un jeu télévisé, un candidat donna la bonne réponse par erreur, et gagna la question suivante par instinct.
j’appris que mamie était à l’hôpital.
3 octobre. quelle semaine.
8 octobre. je me levai avec un air en tête : “ô ma fille, ne m’en veux pas”. je fouillai les rêves, puis les poubelles.
14 octobre. nous pleurâmes la mort de deux nouvelles tortues.
16 octobre. le beaulieu rouvrit.
24 octobre. on voulut qu’un beau matin, j’eus oublié les trois premières années de ma vie. quelle idiotie. mais la notion de mémoire m’échappa.
l’omnibus s’arrêta à mon lit et je découvris : “la vie est se battre ou faire l’amour”.
27 octobre. une nouvelle fois, je me retins de faire ce qu’il eût fallu que je fasse.
18 novembre. après une semaine passé à goûter les fruits de la tranquilité, le regret m’assaillit lorsque j’eus méprisé mes propres découvertes.
10 décembre. manipulé la veille, félicité le lendemain, je payai plus que nécessaire. je ralentis mes efforts.
25 décembre. j’imaginai tout le monde tout nu.
30 janvier. je sortis du tunnel bloqué, les yeux rougis et frustré au coeur, au cul. les rêves m’harcelèrent, l’auraient-ils fait si je n’avais trahi ? je pissai sur l’Angleterre.
6 mars. pâtes bolognaise.
lundi 17 mars. je fis ma première traversée du rectangle. je vis la place ronde, les tours aillaud dont un commentaire maps dit : “magnifique zone pvp avec beaucoup de verticalité ce qui crée un danger permanent, il faut vraiment être à l’affût et avoir une approche plutôt silencieuse si vous envisagez un one man army. je vous recommande un otf ou un thumb hole de type spyderco”. pas plein, pas vide pour autant. chez normal : j’achetai des cure-dents birch wood et des bonbons. l’illusion de pastèque qu’ils proposaient était désagréable mais passa vite. les gens remplirent à l’unisson des sacs de tablettes kinder, sous le regard amorti d’un personnel homogène. je bus ensuite, à l’intérieur, un café saveur crème brulée, dont l’illusion ne fut guère plus convaincante. younes vint me saluer. je ne me levai pas.
18 mars. je me levai tard.
20 avril. homme de pierre. tout ce que je sais, c’est qu’ils ne savent rien.
21 avril. voix 105, split, arpeggio, style de base.
8 mai. je n’en veux pas à dieu car les seins des femmes sont à peu près comme je les imaginais (comme du sable chaud). je pense que c’était le point essentiel. des enfants chantaient que contre eux se levait sanglant l’étendard de la tyrannie. elle allait voir ce qu’elle allait voir.
9 mai. pour le mer comme pour le reste: conquérir plutôt que d’affronter.
vendredi 6 juin. aujourd’hui ?
8 juin. Et non !