prions. n°10
le prions est un art millénaire. vous observez ici une tentative de ramener à la vie un article qui lui, était plus qu’à article de la mort. on dit en effet que le prions est plus qu’un article. c’est une oeuvre, l’oeuvre d’un homme, batibat, qui a décidé de quitter la rédaction de ce beau journal qui est le nôtre. entendu que c’est le journal qui est le nôtre, pas batibat. comme dirait interstellar, le prions est plus fort que la vie, plus fort que la mort. c’est un peu l’amor, prononcé à l’italienne. l’histoire ne dit pas si batibat était italien.
l’histoire est une science millénaire. si, c’est certainement une science, car les gens qui l’étudient ont l’air aussi sérieux que ceux qui dissèquent des grenouilles et font exploser des laboratoires. les historiens ne sont pas des barbares. ici, on découpe des petits articles de journaux et on expose des conspirations. parfois, ça fait mal, parfois ça révèle la vérité. c’est plus fort que la mort, ça aussi. ça passe au-dedans des gens et ça analyse leurs faits et gestes, comme la sociologie, mais plus tard, quand ils sont dans des cercueils, et qu’ils sont bien tranquilles. par contre, l’histoire dit que la sociologie n’est pas une science, et encore moins millénaire.
prenons tom cruise. il a peut-être voulu être sociologue, mais il a été berné et comme la sociologie n’est pas une science, il s’est retrouvé scientologue. c’est tout de même plus commode pour tout justifier. sinon, une fois qu’on a posé les faits sur la table, et qu’on s’est assis face à eux droit sur sa chaise, on n’a rien fait d’autre que s’occuper du mobilier et se donner bonne conscience, il faut encore gratter des tonnes de papier pour arriver à la vérité. en plus, c’est valérie damidot qui s’occupe du mobilier. le cercle des stars est très fermé, on ne le dira jamais assez.
il faut dire que parfois, ils s’épousent entre eux, et ça fait des enfants de stars qui pourront à l’occasion, écrire un petit livre disant à quel point leur enfance était spéciale, comment ils ont failli mourir ou comment ils se sont cachés de la vérité du dehors. ce genre d’histoire est là depuis des millénaires. et pourtant, on dit souvent que ce sont des livres de gare. or, les gares ne sont pas millénaires, sinon, ça se saurait; et jeanne d’arc aurait mis un peu moins de temps à bouter les anglais hors de france. ou alors, elles le sont et ça a juste réduit un peu les mille ans nécessaires au boutage de gueule. je ne m’en souviens plus. mais si la guerre de cent ans en avait duré mille, les historiens seraient devenus fous de voir sa gueule partout.
il faut savoir que “gueule” est familier. bien sûr, ici je l’utilise pour parler des chiens et des chevaux et de tous les animaux qui ont souffert durant la guerre. jeanne d’arc avait bien sûr un petit chien, ça se voit sur son tombeau, comme tous les autres nobles qui ont eu assez d’argent pour faire construire une statue d’eux pour orner leur cercueil. on peut dès lors dire sans se mouiller que les chiens attirent l’argent. et pourtant, rien n’est plus misérable qu’un chien mouillé. franchement, c’est à se demander si les historiens ne nous cachent pas quelque chose.